Ecrire sur le web et les réseaux sociaux
De la facilité d’écrire dans un écosystème web
On vous passe les poncifs qu’entendent toutes les agences : « ma cousine écrit super bien », « mon grand-oncle ne fait pas de fautes d’orthographe », « j’ai l’habitude d’écrire des mails à mes clients », « j’ai séduit ma femme en lui écrivant une lettre’ … Personne ne contredit ces informations, d’abord parce qu’on ne connaît pas les talents évoqués, mais surtout parce que c’est hors sujet. Si les métiers de rédacteur web ou de producteurs de contenus existent, c’est d’abord parce qu’il faut un peu d’expérience et d’expertise pour « écrire pour » et pour écrire « sur le web ».
Ecrire sur le web : de la technicité invisible
Une page web ou un article sur un site internet, ce n’est pas de la poésie. C’est simple, direct, sans emphase, sans enrobage. Ca, c’est la base justement. La concentration du lecteur devant un ordinateur ou sur un support mobile est extrêmement limitée. Alors, si vous voulez faire passer une info importante, allez droit au but.
La qualité de l’écriture web est une qualité qui ne se voit pas. L’objectif n’est pas d’écrire bien, mais d’écrire efficace. Pour cela, il y a un certains nombre d’éléments à prendre en compte simultanément : l’écriture en pyramide inversée, la hiérarchisation de l’information, le référencement naturel, le maillage des liens, l’expérience et le parcours utilisateur… Tout ça, sans que le lecteur s’en rende compte.
Quand vous regardez un film, vous aimez bien vous laisser porter… sans débusquer forcément les faux-raccords toutes les deux scènes ? Eh bien, avec l’écriture web et mobile, c’est pareil !
Des contextes d’expression multiples
Le rédacteur web n’est pas une machine à produire des lignes. Il doit sans cesse penser au contexte dans lequel il va être lu et surtout sur quel support il s’exprime. Un article de blog n’est pas un tweet, une page statique n’est pas une publication instagram, une newsletter n’est pas une landing page…
Ajoutez à cela que vos lectorats sont multiples et que vous devez vous exprimer d’une seule voix pour des cibles hétérogènes… que vous devez prendre en compte des cultures individuelles et collectives différentes, que votre marque s’exprime différent selon le projet qu’elle porte, que le contexte socio-culturel a un impact sur l’environnement sémantique que vous allez explorer…
Bref, il y a un certain nombre de bases ; il y a des règles qui évoluent et il y a une capacité d’adaptation et d’anticipation à intégrer. Le contenu est-il périssable ? Quels sont les objectifs stratégiques qu’il porte et intègre ?
Les rédacteurs web doivent prendre en compte un maximum de variables allant des contraintes techniques aux enjeux webmarketing. Chaque signe est compté, chaque mot est pesé… mais surtout, il y a une émotion à faire passer. Même pour les sujets les plus anodins…
Plus que des mots !
Arrivera le jour où les robots écriront techniquement mieux et bien plus vite que les humains. Il n’y a guère de doute là dessus. Ce sur quoi nous avons encore une marge d’expression, c’est bien ce que l’on glisse entre chaque lettre, entre chaque ligne, entre chaque mot. C’est l’indicible, l’immatériel, l’émotionnel. C’est ce ressenti individuel qui nous connecte à nos congénères, qui nous permet de toucher leur sensibilité…
Les mots ont un sens, mais ils sont surtout des messagers. Ils sont le support d’informations qui se transportent sur les syllabes comme le pollen sur les pattes des abeilles.
Ils sont les hérauts de ce qui vous touche à l’instant, cette infime vibration qui décroche un léger rictus à l’aplomb de la commissure de vos lèvres, qui fait lever subtilement vos sourcils ou qui soulève les ailes de votre nez.
Vous venez de sentir des mots.
(Et cette dernière phrase mesure 30 signes espaces compris…)
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